Exposition Tokyo Avril 2016

Jean-Claude DA FANTI nourrit une vive passion pour la peinture depuis son plus jeune âge. Sa mère vénitienne l’initie à l’art italien de la Renaissance, influence classique qui se retrouve peu dans son esthétique abstraite mais qui explique son souci marqué de la composition, l’exigence d’équilibre de ses toiles, la finesse de son trait et le grand nombre de diptyques et de triptyques qui compose son œuvre.​

L’abstraction qui caractérise sa peinture associe matière, couleur et mouvement, touchant parfois à l’art cinétique. Le choix des matériaux est particulièrement important. Les pigments utilisés sont d’origine naturelle et se composent de terres, de sables, de pièces de récupération, en particulier de composites et de plastiques rebus de l’industrie automobile. Stigmates de cette seconde vie aussi bien discrète qu’heureuse, ses toiles portent en titres les numéros des plaques minéralogiques des voitures sur lesquelles il a prélevé les divers éléments ainsi recyclés.

L’abstraction de Jean-Claude DA FANTI a quelque chose de vaporeux et d’évanescent qui contraste avec la minutie obsessionnelle de sa réflexion et la rigueur de ses esquisses préparatoires. Il y a un on-ne-sait-quoi d’onirique, de flottant dans les contours, une douce nonchalance qui enveloppe d’un sentiment de spontanéité, d’impréparation même la rigoureuse construction de ses toiles.

La tension entre structure et délitement est alors quasi-dramatique. Le « négligé » travaillé des coulées et des transitions contraste avec l’aspect marqué et anguleux des aplats et des reliefs, si bien que Jean-Claude DA FANTI pourrait très bien se définir comme un artiste de la « décomposition structurée ».

Raphaël Languillon
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